Vous avez acheté une montre, une bague ou un bracelet connecté. Vous avez tous les jours de nouveaux relevés de vos signes vitaux. Mais un jour, vous vous levez avec la sensation d’être en pleine forme alors que votre montre connectée vous dit que votre sommeil n’a pas été optimal. Vous vous posez alors la question de la précision des mesures et de l’exactitude des scores calculés. Quels sont les faits qui montrent la fiabilité des wearables.
Des alertes qui sauvent des vies
Les témoignages affluent de personnes affirmant que leur montre connectée leur a littéralement sauvé la vie. Un pompier canadien en est un exemple frappant : alerté par sa Apple Watch d’une fibrillation auriculaire, il a pu obtenir les soins nécessaires à temps. De même, une personne âgée indienne a vu son Apple Watch Series 10 détecter une anomalie cardiaque, l’incitant à consulter un médecin et, ainsi, à prévenir une potentielle catastrophe. Au-delà de ces cas extrêmes, les wearables se révèlent également utiles pour détecter les premiers signes d’affections moins graves comme la grippe ou le COVID-19, permettant une prise en charge plus rapide et une meilleure protection de l’entourage.
Ces exemples concrets illustrent le potentiel des wearables dans la prévention de maladies et soulignent l’importance d’études scientifiques rigoureuses pour confirmer leur efficacité.
Des études cliniques intègrent maintenant les wearables
Plus simples à déployer à grande échelle, les wearables offrent aux chercheurs un accès inédit à des données de santé en temps réel et en conditions réelles de vie. Comme le souligne la professeure Jamie Robertson de la Harvard Medical School, leur coût abordable et leur facilité d’utilisation permettent d’étudier un plus grand nombre de patients et de recueillir des données plus riches sur leur style de vie (sommeil, activité physique, stress).
Grâce à leur caractère non invasif et à leur usage courant de nos jours, les wearables améliorent l’adhésion des patients aux études cliniques. De nombreuses recherches, comme celle menée par All of Us Research Program en collaboration avec Fitbit, exploitent déjà ce potentiel pour étudier des sujets aussi variés que le sommeil, l’impact des vaccins ou les symptômes dépressifs. Bien que les wearables ne remplacent pas les dispositifs médicaux spécialisés, leur fiabilité croissante en fait des outils précieux pour compléter les protocoles de recherche traditionnels.
Des tests à grande échelle au sein de l’armée américaine
L’armée américaine s’intéresse de près au potentiel des wearables pour optimiser la performance et le bien-être de ses troupes. En équipant ses militaires de la bague connectée Oura à partir d’octobre 2024, le département de la Défense vise à surveiller en continu des indicateurs biométriques clés tels que le rythme cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque, la température corporelle et le sommeil. Ces données permettront d’évaluer le niveau de stress, la récupération après l’effort et la résilience des soldats face aux missions.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large de militarisation des technologies portables. En 2021, la Navy avait déjà équipé ses marins de dispositifs de suivi du sommeil afin d’évaluer l’impact des missions sur leur repos et leur performance. En s’appuyant sur ces données, l’armée pourra adapter les entraînements, optimiser les périodes de repos et détecter précocement les signes de fatigue ou de surmenage, contribuant ainsi à maintenir un haut niveau de préparation opérationnelle.
Des études qui valident la précision
Les doutes quant à la précision des wearables sont souvent évoqués. Pourtant, leur adoption par des institutions aussi exigeantes que les armées, témoigne d’une confiance croissante dans leurs capacités. Cette confiance est renforcée par une multiplication d’études scientifiques validant leur utilisation dans des contextes médicaux.
Des recherches récentes, publiées dans des revues scientifiques de renom, ont par exemple évalué la précision de différents modèles de trackers de sommeil et leur utilité dans le suivi de pathologies cardiaques comme la fibrillation atriale. Ces études démontrent que, bien que des marges d’erreur subsistent, les wearables peuvent fournir des données fiables et pertinentes pour la recherche médicale et la prise en charge des patients. La validation de la bague Oura pour mesurer la dépense énergétique en est un autre exemple concret.
Ces avancées scientifiques contribuent à légitimer l’utilisation des wearables dans le domaine de la santé et ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention, le diagnostic et le suivi des maladies.
Des organismes de certification pour crédibiliser ces objets
Pour renforcer la crédibilité des wearables dans le domaine de la santé, des organismes de certification internationaux ont mis en place des réglementations spécifiques. La FDA, par exemple, a publié en décembre 2023 un guide destiné à encadrer l’utilisation des technologies numériques dans les études cliniques. De même, le marquage CE européen atteste de la conformité des dispositifs médicaux aux normes de qualité et de sécurité.
Ces certifications offrent aux consommateurs et aux professionnels de la santé des garanties quant à la fiabilité des données fournies par les wearables. Des marques comme Apple et Samsung ont obtenu ces certifications pour certaines fonctionnalités de leurs montres connectées, notamment la détection des fibrillations atriales et des apnées du sommeil.
Par ailleurs, des organisations comme la Digital Medicine Society (DiMe) promeuvent activement l’intégration des wearables dans les parcours de soins, contribuant ainsi à leur reconnaissance et à leur adoption à grande échelle.
En définitive, les wearables s’imposent progressivement comme de précieux outils au service de la santé, tant pour les particuliers que pour les professionnels. Les efforts déployés en matière de réglementation, de certification et de recherche scientifique contribuent à renforcer la confiance dans ces dispositifs.
Il est essentiel de poursuivre ces initiatives pour accompagner l’évolution rapide de ce secteur. Les professionnels de santé ont un rôle clé à jouer dans l’adoption de ces technologies, en assurant une formation adéquate et en informant les patients sur les bénéfices et les limites de ces outils. L’enjeu est de tirer pleinement parti du potentiel des montres, bracelets, bagues, bandeaux connectés et autres tout en garantissant la sécurité et la qualité des données.