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e-santé et wearables, bénéfices vs. limites

Les wearables sont de plus en plus présents dans notre vie, une balance, une smartwatch, un tensiomètre, un patch connecté ne sont que quelques exemples. Avec l’innovation, cela va encore s’étendre à de nouveaux formats et de nouveaux usages dans les années à venir. Mais une fois que vous possédez un wearable, à quel usage médical allez-vous le destinez ? Comment interpréterez-vous les indicateurs relevés ?

Cet article s’inspire de la réflexion d’un groupe de travail de l’École polytechnique de Milan, publié en Octobre 2022 sur Public Library Of Science. Pour ces chercheurs, les wearables peuvent avoir quatre fonctions dans un cadre médical : mesurer, surveiller, détecter et prédire. Cela est vrai aujourd’hui, toutefois l’innovation pourrait introduire de nouvelles fonctions à ces objets dans un futur pas si éloigné ! Mais avant, regardons ce que recouvre ces quatre fonctions.

1. La mesure, la fonction primaire des wearables

Elle consiste à relever des valeurs et collecter des données de biomarqueurs dans le temps, comme votre rythme cardiaque, votre fréquence respiratoire, votre temps de sommeil… Toutes ces mesures ne prennent de sens pour l’utilisateur que si elles sont interprétées, c’est-à-dire mises en regard de standards et de références médicales.

Prenons le cas de la fréquence de battement du cœur pour un adulte au repos, il est reconnu qu’elle se situe en général entre 60 et 100 battements par minute (BPM). Mais cela varie en fonction de l’âge et du genre. Il convient donc de prendre avec précaution, une mesure en l’état et isolée. De plus, gardez en tête que tous les objets de santé connectée grand public n’ont pas le même degré de fiabilité et donc la valeur relevée n’est peut être pas celle que pourrait indiquer un outil de mesure professionnel.

En revanche, le suivi dans le temps des variations de ces indicateurs vous aidera à mieux appréhender votre état de santé et c’est comme cela que votre médecin interprétera vos différents relevés.

2. La surveillance, mais de quoi ?

En effet, qui dit surveillance, dit problème de santé ou pathologie. Cette fonction implique que votre médecin suspecte une pathologie ou l’ait déjà diagnostiquée. C’est à ce moment là, que vous pourrez suivre un ou des indicateurs spécifiques liés à votre condition avec votre objet de santé connectée. Si vous vous auto-surveillez avec un wearable, là encore regardez la tendance plutôt qu’une valeur instantanée à travers une unique prise.

Pour le médecin, en revanche, la télésurveillance va nécessiter de mettre en place des objets de santé connectée reconnues pour leur fiabilité et certifiés pour leur précision. Et la réglementation en la matière est claire, un dispositif médical doit répondre à des exigences de sécurité et de santé définies par la Directive DM. A date, très peu d’objets de santé connectée grand public ont obtenu cette reconnaissance et le marquage CE. 

Mais demandez conseil à votre médecin sur les indicateurs à surveiller dans le cadre de votre pathologie. Cela pourrait vous aider dans votre rétablissement (activité, sommeil, respiration…), mais aussi, comme moyen préventif pour les malades à risque, à l’image de certaines pathologies cardiovasculaires.

3. La détection, l’ambition de certains wearables

Nous l’avons vu, les wearables sont conçus pour mesurer et pour certains, de surveiller des signes vitaux spécifiques. Ces deux fonctions vont permettre de détecter les situations à risque par rapport à des normes biomédicales. C’est par exemple, le cas de la fibrillation atriale qui peut être détectée par l’Apple Watch Series 7 ou la Fitbit Sense 2 ou autres, et vous prévenir d’un risque d’accident vasculaire cérébral ou de crise cardiaque.

Le wearable joue à plein son rôle de prévention face à l’aggravation d’une pathologie, vous incitant à voir votre médecin. C’est le cas des capteurs de glucose en continue qui vont mesurer à fréquence régulière la glycémie de votre sang, surveiller spécifiquement les évolutions des taux de glucose et enfin détecter les épisodes hypoglycémiques, à l’image de ce que propose le Freestyle Libre 3 d’Abbott.

4. La prédiction, mais pas dans l’immédiat

Pour des raisons techniques et de régulation, la capacité de prédiction des objets connectés grand public est très limitée, à date. Pour autant, la mesure de la température, du rythme cardiaque et de la respiration sont des indicateurs pertinents pour identifier une infection à la COVID-19. Plusieurs témoignages ont montré que certaines smartwatches avaient prédit 2 jours avant que ne se révèlent les premiers symptômes, la présence du virus.

Dans le domaine de la santé des femmes, l’Apple Watch Series 8 propose d’améliorer la prédiction des cycles menstruels grâce au relevé de température. Restant toutefois à un état d’estimation, la marque cherche à ne pas s’exposer à des prédictions erronées.

En conclusion, les objets de santé connectée n’ont pas tous les mêmes capacités. S’équiper demande à bien identifier votre besoin en terme de suivi de santé. Alors posez vous la question de quelle fonction avez-vous le plus besoin pour faire le bon choix. Cela peut aller d’un suivi général de votre état de santé, à la surveillance ou la détection d’une pathologie spécifique. Vérifiez ensuite les fonctions des wearables qui vous intéressent. 

Nous sommes là pour vous guider !


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